Le silence tue
Depuis quelques semaines je me suis attelé à mon prochain « grand » projet théâtral. Grand parce qu’il me tient à cœur. Je m’amuse souvent à dire que c’est le projet de ma vie. Que je suis né pour le réaliser, qu’après je pourrai mourir en paix ! Sans vous dévoiler encore le titre exact, il traite du thème : « l’inutilité politique du tyrannicide ». Je pense qu’avec une recherche Google vous pourrez deviner de quoi il s’agit.
Hier j’ai reçu dans mes courriels, le programme du Forum de solidarité avec la résistance syrienne qui aura lieu ce lundi au Centquatre : « Le silence tue ». Encore un email de l’équipe dirigée par Jean Joël Le Chapelain. J’allais le mettre dans la corbeille quand j’ai lu « solidarité avec la résistance ». Et là je me suis dit : « Oh ! Les artistes re-prennent enfin parti ! » Un temps j’ai cru qu’ils soutenaient les « rebelles » (comme en Libye) mais non heureusement c’est bien un soutien au peuple syrien afin de se sentir citoyen du monde. « Citoyen du monde » ça m’a rappelé évidemment mes 20 ans ! Vont-ils créer un couloir culturel avec la Syrie comme en 1994 pour Sarajevo ? Non pas encore, apparemment… ils vont débattre, informer les spectateurs et faire en sorte que cet événement soit une mobilisation contre l’horreur.
Alors peut-être va-t-on y apprendre pourquoi la France n’envisage aucune action à l’encontre du pouvoir syrien ? Dans un article paru sur TV5 monde, on pouvait lire les propos sur le dictateur syrien d’un ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le Conseil National de Transition libyen. Je cite : « En échange, » de la dénonciation de Kadhafi, le dictateur « aurait obtenu de Paris la promesse de limiter les pressions internationales sur la Syrie en vue de faire cesser la répression contre le peuple en révolte. » Ce serait bien qu’au cours de ce forum quelques explications sur ce sujet soient exprimées.
Puis après dans le programme, ils parlent d’automne syrien comme on parlait du printemps arabe avec le rôle qu’a joué Internet. Mais entre temps des sociétés françaises ont vendu leurs produits de surveillance généralisée. Que reste-t-il vraiment au peuple syrien quant à ses véritables libertés numériques ? Là aussi il y aurait beaucoup de réponses à apporter.
Puis après concernant les peuples qui souffrent, il y a également, et qui n’est pas très loin : Bahreïn.
Je ne peux que souhaiter de la paix dans tous les camps. Il faut bien avoir en tête que tuer un dictateur n’est pas la solution. Tout doit venir du peuple lui-même. Nous, dans notre rôle d’ingérence (si on va plus loin qu’un simple Forum), on se doit de permettre à chaque peuple d’avoir accès à la santé, l’éducation, et la culture. De là viendront les prises de consciences… et nous, nous nous devons d’accepter leur propre évolution, leur propre rythme, leurs choix de société.